Le rapport annuel de la Cour des comptes sur le budget de l’État en 2024, publié en avril 2025, dresse un tableau préoccupant des finances publiques françaises. Avec un déficit budgétaire de 123,7 milliards d’euros, supérieur aux prévisions initiales, et des recettes fiscales inférieures de 22,8 milliards d’euros aux attentes, la situation financière de l’État se détériore.
Des recettes fiscales en berne
La Cour des comptes souligne que les prévisions de recettes pour 2024 étaient trop optimistes : elles ont atteint 325,7 milliards d’euros, en légère augmentation par rapport à 2023. Cependant, cette progression modeste est principalement due à des hausses d’impôts plutôt qu’à une dynamique économique favorable. Les prévisions trop optimistes, notamment en matière d’impôt sur les sociétés, d’impôt sur le revenu et de TVA, ont conduit à des écarts significatifs entre les recettes attendues et celles effectivement perçues.
Des dépenses d’investissement en recul
Le rapport indique une baisse des dépenses budgétaires due à des éléments exceptionnels et à un pilotage serré de la dépense. Cependant, les investissements restent faibles en 2024, avec une orientation marquée vers l’armement. Cette situation peut entraîner une diminution des opportunités pour les entreprises, notamment dans les secteurs de la construction, des infrastructures et des services publics.
Une dette publique en hausse
La charge de la dette de l’État a atteint 50,1 milliards d’euros en 2024, avec une augmentation notable des intérêts dus, passant de 41,5 milliards à 46,5 milliards d’euros.
Impact sur les marchés publics
Les marchés publics sont directement affectés dans ce contexte tendu. La nécessité de maîtriser les dépenses conduit à une gestion plus stricte, limitant les marges de manœuvre pour les investissements publics. Les entreprises dépendant des marchés publics pourraient faire face à une forte concurrence et à une pression sur les prix, rendant les conditions d’accès plus exigeantes.
Il est nécessaire pour les entreprises de renforcer leur veille stratégique, de se spécialiser et de mieux cibler leurs efforts sur les marchés publics les plus rentables. Une adaptation rapide aux nouvelles priorités budgétaires de l’État, notamment en matière de défense, peut également offrir des opportunités pour les acteurs économiques agiles et innovants.